dimanche 27 septembre 2009

Stupéfiant

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Aujourd'hui, le supermarché des stupéfiants avec ses junkies et ses dealers s'étale sous nos yeux à notre porte. Les caïds des quartiers se livrent à des luttes à mort pour un bout de territoire. La prostitution, les agressions et les vols à l'arraché se multiplient pour le prix d'une dose de came. La guerre de la drogue s'étend, la petite délinquance se multiplie et les forces de police reculent.

Le narcotrafic gangrène nos cités, mais il a déjà rendu de nombreux pays à la barbarie. Des champs de pavot ou de coca à leur transformation par des mafias toutes puissantes, en passant par les gangs des filières de distribution des pays plus ou moins limitrophes des zones de consommation, le trafic impose ses règles aux Etats producteurs, transformateurs et distributeurs jusque dans nos quartiers de consommation.

La lutte contre les narcotrafiquants a échoué, comme la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis avant elle. Son rapport qualité prix est catastrophique, son maintien aux conséquences funestes est une aberration encouragée par nos dirigeants en vue d'intérêts bien peu avouables.

Demain, sa vente libre ferait aussitôt s'effondrer son prix de marché. Les petits producteurs pourraient reprendre leurs cultures vivrières délaissées, les mafias transformatrices et les gangs des filières de distribution cesseraient immédiatement de s'intéresser à un produit qui ne rapporte plus rien, les caïds de banlieues ne recruteraient plus de dealers, ceux-ci ne feraient plus les sorties des écoles pour accroître toujours plus leur clientèle et les junkies n'auraient plus aucun mal à trouver leur came sans l'argent du vol ou de la prostitution.

Y aurait-il plus de consommateurs pour autant ? rien n'est moins sûr. La pression des dealers pour trouver de nouveaux clients aurait disparu. Et tout l'argent de la lutte contre le trafic économisé puisque inutile pourrait être redéployé pour soigner les addicts et financer des campagnes de sensibilisation et de prévention.

Non ! La véritable question n'est pas de savoir si le remède est pire que le mal, c'est de déterminer vers quels marchés tout aussi lucratifs se tourneraient les narcotrafiquants et si leurs conséquences seraient plus ou moins désastreuses pour notre société. S'agirait-il de la traite humaine, du marché du sexe ou bien d'autre chose ?
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